Casus Belli, c'est la madeleine de Proust de tous ceux qui ont découvert le jeu de rôle dans les années 80. Les premières aides de jeu en français pour D&D et AD&D, les campagnes Laelith et Paorn, SimulacreS, les couvertures signées Thierry Ségur, les cahiers de scénarios, Bâtisses et Artifices, l'Encyclopédie médiévale fantastique, les crapougnats, Krok-le-Bô, les Bellaminettes... En plein âge d'or du jeu de rôle en France, le magazine compte 100 000 lecteurs.
À la fin des années 90, le jeu de rôle fait moins vendre. Concurrencé par Internet, Casus Belli s'arrête après 122 numéros et quelques hors-série cultes. Depuis, le magazine a tenté deux comebacks, avec à chaque fois un succès mitigé. En 2011, alors que le cadavre de Casus Belli Presse n'est pas encore froid, on apprend que Casus Belli pourrait renaître (à nouveau) aux éditions Black Book. Gage de qualité, Didier Guiserix (qu'on ne présente plus) est de la partie en tant de co-rédacteur en chef. Le mag devient bi-mensuel est ne sera distribué qu'en magasin spécialisé et par internet. Après un suspens de plusieurs mois, ponctué d'annonces officielles et de querelles de rôlistes, enfin, le voilà, alors que l'on pensait avoir perdu la foi.
La première chose qui frappe c'est le poids du bouzin. 260 pages au format mook, bien denses. Une jolie illustration tirée de Pathfinder en couverture, laquelle annonce la couleur : Froideval, Gygax, D&D, l'Appel de Cthulhu... Kroc-le-Bô ! La larme à l'œil, on feuillette frénétiquement ce numéro plein de promesses. La maquette est belle, sans espace inutile (comprendront ceux qui, jadis, ont acheté la v.2) et au détour de certaines pages on (re)découvre avec surprise Monghol & Gotha, que l'on croyait avoir oublié. La lecture du sommaire laisse augurer un magazine plutôt équilibré, avec un tiers de nouveautés, un autre dédié aux indispensables aides de jeu (Bâtisses & Artifices !), aux scénarios (Cthulhu !) et à un jeu complet, Les Chroniques Oubliées, un univers méd fan sauce d20 qui lorgne vers l'initiation. Du tout bon. Enfin un dernier tiers est consacré, pour faire court, à la culture rôliste ; des interviews, une rubrique intitulée l'étagère du rôliste, avec en point d'orgue un entretien avec François Marcela-Froideval, fondateur du premier Casus Belli, auteur de la BD Les Chroniques de la lune noire et collaborateur de feu Gary Gygax himself. Vous l'avez compris, la nouvelle rédaction a décidé de jouer à fond la carte de la nostalgie, et ce sont pas Les mémoires de Kroc-le-bô en page 256 qui viendront me contredire !
Pour le reste, je vous laisse découvrir ce Casus nouvelle formule par vous-même. Pour les plus impatients, ceux qui auront fait le choix de commander ce premier numéro sur le site de l'éditeur bénéficieront également de la version PDF.
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